"Goosen ? Son profil ne nous intéresse pas." Ainsi parlait Mohed Altrad lorsqu’on évoquait l’intérêt supposé du Montpellier Hérault Rugby et de son président pour le Springbok Johan Goosen, à l’époque où celui-ci n’avait pas hésité, en utilisant une faille juridique dans son contrat qu’il venait pourtant de renouveler jusqu’en 2020, à partir au clash avec son club du Racing 92.

Forcément, cette attitude, à jurer la main sur le cœur qu’il n’est en rien le débaucheur de service dépeint par ses détracteurs, apparaît aujourd’hui bien savoureuse au regard de la conclusion a priori à l’amiable de cette « affaire Goosen », que certains avaient pu croire perdu pour le rugby pro. Mais que s’offre donc celui qui est devenu depuis l’éminence grise de Bernard Laporte et nouveau grand argentier de la Fédération Française de rugby (FFR) en s’offrant le titre de premier sponsor maillot du XV de France.

Et le "salopard" est...

"Le président qui signera Johan Goosen est un salopard." Mourad Boudjellal

Une OPA opérée sur le rugby hexagonal sur fond de relations douteuses avec le nouveau président de la FFR et de provocations à l’encontre de ses homologues du Top 14, que la signature de Johan Goosen avec un MHR actuel leader de la saison régulière à compter de la saison 2018-2019 ne risque pas d’apaiser… Mourad Boudjellal, le plus bouillant d’entre eux, n’avait-il pas mis en garde celui qui oserait signer le joueur sud-africain, prophétisant en ces termes : "Le président qui signera Johan Goosen est un salopard. Ce qu'il fait est un non-respect du contrat. Si un président le signe, il met en danger tous les autres présidents du Top 14." Un risque face auquel Mohed Altrad n’a, semble-t-il, pas hésité bien longtemps en déboursant une somme estimée à environ 1,5 M€ pour racheter à Jacky Lorenzetti, le président du Racing 92, dont Johan Goosen restait le salarié, les deux ans et demi du contrat du meilleur joueur de la saison 2015-2016 du Top 14.

Sans craindre donc de dégrader un peu plus son image et avec celle de son club déjà profondément détériorées. L’homme d’affaires continue de jouer un jeu dangereux. Plus cynique que jamais.