L'extérieur ne nuit pas au Racing
En s’imposant dimanche dans l’Hérault (13-27), les Racingmen, toujours aussi performants en déplacement, plongent le finaliste sortant dans le doute. Le MHR n’émarge qu’à la 9e place du Top 14.
Vern Cotter a la santé. On ne peut pas en dire autant du MHR plombé par les absences de ses internationaux (une vérité qui vaut aussi pour les Racingmen), mais surtout des innombrables blessés qui garnissent à l’aube de cet automne international une infirmerie pleine à craquer. Le charismatique manager montpelliérain, qui a l’habitude de suivre depuis les tribunes les performances de ses équipes, n’a cessé d’arpenter dimanche les escaliers du GGL Stadium pour descendre au chevet de sa formation, qui malgré cette présence au plus près du patron cède pour la deuxième fois de la saison sur sa pelouse (après Castres en ouverture) face à un Racing 92 souverain (13-27). Et qui poursuit sa belle série loin de l’Arena (où il s’est aussi incliné deux fois) après ses succès à Toulon et à Paris. Excusez du peu !
On attendait notamment de ce choc le match dans le match, duel à distance de niveau international entre les deux maîtres à jouer, Aaron Cruden face à Finn Russell, et c’est l’Ecossais qui frappe le premier. Avec cette capacité à attaquer la ligne et à servir d’une parfaite passe sautée Simon Zebo, dont la passe après contact se déguste sans modération : Juan Imhoff se régale pour planter en coin son cinquième essai de la saison (0-7, 7e). Le Racing 92 joue à la perfection et double la mise « à la montpelliéraine » avec ce ballon porté conclu par Teddy Iribaren (0-12, 11e).
Imhoff, quelle classe !
Les visiteurs ont eu besoin de quatre minutes pour éteindre le public héraultais (et faire descendre Cotter de son perchoir). Montpellier profite du carton jaune du capitaine ciel et blanc Henry Chavancy, sanctionné au sol pour faire mieux encore : la sanction de cette infériorité numérique est immédiate avec ce nouvel essai en coin, suite à une belle mêlée désaxée, d’Yvan Reilhac, devenu l’un des hommes de base de Cotter avec huit titularisations en neuf journées (5-12, 29e). Toute la mobilité de Nicolaas van Renburg, malgré ses 2m et ses 111kg, est en action sur la deuxième réalisation des derniers finalistes du Top 14 (10-12, 32e).
Les habitudes de Cotter sont encore chamboulées dès la reprise ou presque. Le coach kiwi a bien repris de la hauteur dans ce début de seconde période, mais c’est le Racing qui, pragmatique et précis, reprend le large et l’oblige à revenir en bord de touche. D’abord grâce à la botte de Russel (10-15, 49e), mais surtout grâce à l’inévitable Imhoff, crédité d’un doublé sur interception (10-22, 54e), qui permet à l’Argentin de rejoindre avec six essais ses coéquipiers Zebo et Vakatawa, puis en contre, malgré un nouveau carton jaune de Baptiste Chouzenoux (61e), avec l’offrande de l’ailier pour son jeune coéquipier Antoine Gibert (13-27, 79e). Montpellier, qui avait sans doute imaginé offrir une autre sortie à Julien Tomas, son demi de mêlée et l’un de ses 4 Fantastiques (avec Picamoles, Ouedraogo et Trinh-Duc), qui part à la retraite (*), est K.-O. Neuvième du Top 14 avant la trêve internationale. Là où le Racing peut exulter, après ce nouveau coup d’éclat, mais, comme Imhoff l’affirme avec l’accent dès le coup de sifflet : "Il ne faut non plus avoir lé mélon" (voir par ailleurs).
----------------------------------------------------
(*) Revenu au club de ses débuts pour une dernière pige, après ses expériences à Castres, au Stade Français et à Pau, Julien Tomas (33 ans, 3 sélections) pourrait toutefois jouer les prolongations selon l’évolution de la blessure de Benoît Paillaugue.