Le CO, c'est beau à Toulouse !
A Ernest-Wallon, Castres signe le coup parfait en s’imposant (11-23), malgré un carton rouge à l’heure de jeu, pour rejoindre le Racing 92 dans le dernier carré du Top 14.
Le Stade Toulousain était de retour en phase finale, après une saison noire. Mais si le club de la Ville Rose aspire à renouer avec son lustre d’antan, ses joueurs, à l’heure de renouer avec la phase finale, vont payer au prix fort leur manque d’expérience. Il n’y avait samedi, à Ernest-Wallon, qu’un seul Florian Fritz (34 ans) – dont c’était le dernier match, avant la retraite – sur le terrain et le manque de vécu de l’équipe d’Ugo Mola à l’heure d’un tel rendez-vous a éclaté de manière flagrante. Au grand désarroi du peuple rouge et noir.
Face à des Castrais animés, comme Lyon la veille, de l’énergie et de l’élan des équipes qualifiées au forceps, mais surtout rompus à l’exercice de ces matches couperet, ces Toulousains déjouent d’entrée. Un Stade à côté de la plaque, incapable de donner de la continuité à son jeu pour la simple et bonne raison que les coéquipiers de Fritz sont sevrés de ballons. Et gaspillent leurs munitions.
La prime à l'extérieur
Voir dans ces conditions le CO, dans le sillage d’un Afusipa Taumoepeau omniprésent, prendre le score sur l’essai en première main d’Armand Batlle, l’homme en forme (3e réalisation en 3 matches), exact au rendez-vous en bout de ligne, n’est que justice (0-7, 12e). Les visiteurs, dont l’ascendant psychologique est certain suite aux trois succès, série en cours, dans le derby (dont le premier depuis 40 ans sur les terres toulousaines), jouent le coup à la perfection. Sans jamais prêter le flanc aux fameux ballons de récupération dont aiment tant se repaitre les Haut-Garonnais. Leurs maîtres à jouer répondent tout autant présent avec un Rory Kockott, parfait au relais de Benjamin Urdapilleta pour exploiter à longue distance les fautes adverses. Comme sur ce premier coup de pied passé des 48 mètres (25e), suivi de la réalisation de son compère de la charnière (35e). Pour un score déjà bien tenu à la pause (6-13), malgré les deux pénalités de Thomas Ramos, le buteur maison, dont le premier échec dans ce contexte pèse lourd (16e, 20e).
La descente de Didier Lacroix, président toulousain, à la Jacky Lorenzetti, dans son vestiaire pour rappeler ses joueurs à leurs devoirs devant leur public n’a pas les effets escomptés. Si Kockott signe un deuxième échec face aux perches, Batlle s’offre un doublé (6-20, 45e). Tout en réalisme et pragmatisme. Et Toulouse perd pied avec ce score que sait aggraver Kockott (6-23, 48e).
Il y a bien cet avertissement sans frais pour Thomas Combezou, dont l’abattage en défense, parfois à la limite, envoie Zack Holmes au frigo (50e) et aurait pu (aurait dû ?) mériter un carton jaune pour un plaquage haut sur Sébastien Bézy (55e). Ou encore ce surnombre gâché par Thomas Ramos, alors que Cheslin Kolbe et Maxime Médard attendaient l’offrande (57e).
Quelle débauche d’énergie pour qu’enfin Toulouse arrive à ses fins ! Le fruit d’un pilonnage et d’une séquence où Castres est acculé sur sa ligne d’en-but. Et finit par abandonner une munition en touche que Leonardo Ghiraldini, l’un des nombreux rentrants du coaching tenté par Mola, exploite pour enfin aplatir en force (11-23, 61e). Le matelas castrais est confortable, sauf que sur l’action, Jody Jenneker s’est oublié avec cette manchette coupable au sol sur Médard, synonyme de carton rouge. Mais rien n’y fera : à quatorze, les Castrais n’encaissent pas le moindre point et profitent comme en 2014 de la très rare prime à l’extérieur des barragistes (*), pour filer en demi-finales défier le Racing 92 samedi prochain, à Lyon (16h45).
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(*) Lors de la saison 2013-2014, le CO va s'imposer à Clermont (16-22), avant de dominer Montpellier en demi-finales (22-19), puis de s'incliner en finale face à Toulon (18-10).