« Cengiz Ünder est le moins connu de nos recrues, mais son arrivée a représenté une bataille importante car beaucoup de clubs le voulaient. » Monchi sait de quoi il parle lorsqu’il évoque l’arrivée du prodige turc, Cengiz Ünder, en provenance d’Istanbul Basaksehir. Le directeur sportif de l’AS Roma, débauché du FC Séville l’été dernier, a peut-être réussi son premier coup de génie avec le club de la Louve. En quelques jours, Ünder est passé d’espoir peu connu aux feux des projecteurs. Un changement de statut logique au vue des dernières prestations de l’international turc. Car si la Roma va beaucoup mieux aujourd’hui, elle le doit en grande partie à sa nouvelle coqueluche. Tout a commencé face à l’Hellas Vérone. Un but et une victoire plus tard, voilà le nom de Cengiz Ünder sur toutes les lèvres des tifosi romains. Un but après 43 secondes qui a permis à la Roma de se sortir d’une spirale cauchemardesque (sept matchs sans victoire toutes compétitions confondues). 

Face à Benevento et l’Udinese, le joyau turc au pied gauche de velours continue de régaler. Auteur d’un doublé et d’une passe décisive face au promu italien, le natif de Balikesir devient le premier turc à inscrire un doublé en Serie A depuis… Emre avec l’Inter Milan en 2003 ! Contre l’Udinese, c’est encore lui qui débloque la situation à la 70ème minute d’une frappe limpide, une véritable force chez l’espoir romain. Capable de marquer et de faire marquer, excellent dans son repli défensif, centreur de qualité, Ünder a fait l’étalage de ses qualités en vingt jours. Dans le sillage de son phénomène, c’est la formation d’Eusebio Di Francesco qui respire. En enchaînant trois victoires de suite, la Roma s’est remise dans le droit chemin et a même repris sa place sur le podium en passant devant l’Inter Milan. Le tout, à quelques heures d’affronter le Shakhtar Donetsk en 8èmes de finale de la Ligue des Champions…

Acheté un peu plus de 13,4 M€ après une saison réussie sous le maillot de Basaksehir (9 buts, 7 passes décisives), Ünder connaît la même réussite en sélection nationale. Sous les ordres de Mircea Lucescu, Ünder fait rêver toute une nation avec déjà trois buts inscrits en sept sélections. L’avènement d’un tel talent est une véritable bouffée d’oxygène pour la Turquie à l’heure où Arda Turan est sur le déclin. Gueule d’ange, petit format, pied gauche magique : Cengiz Ünder présente quelques similitudes avec Paulo Dybala, la star turinoise. Une ressemblance qui lui vaut déjà le sobriquet du « Dybala turc ». « Il y a des similitudes, mais je suis Cengiz, a déclaré l’international turc. Je ferai tout ce qui est possible pour être reconnu pour mes propres qualités. » Son histoire commence très bien...