Encore raté pour le XV de France !
Les Bleus de Brunel abandonnent à l’Ecosse une victoire qui leur tendait les bras ce dimanche, à Murrayfield (32-26). Et subissent un 8e test de rang sans victoire.
Donc "le Tournoi est fini", pour reprendre l’avertissement formulé par Wenceslas Lauret avant ce déplacement en Ecosse dans l’hypothèse où le XV de France viendrait à ne pas gagner à Murrayfield. Deux journées dans cette édition 2018 et… deux défaites, aussi courtes soient-elles, avec une semaine après le cruel dénouement face à l’Irlande (13-15) un autre revers sur le fil en Ecosse ce dimanche (32-26). Rageant, mais le constat d’échec reste le même avec à la clé l’affreux grand huit (7 défaites et un nul) d’une équipe qui n’a toujours pas connu le succès depuis 330 jours (*).
Et dire que tout avait débuté comme dans un rêve. Car s’il est un Tricolore qui, en ce début de Tournoi, ne se gêne de rien et envoie les gaz, c’est bien Teddy Thomas. Déjà tout près d’offrir cette victoire tant attendue face à l’Irlande, avant que le drop de Sexton ne désole toute une équipe, l’ailier n’a pas besoin de trois minutes pour signer un nouvel exploit personnel. Et confirmer qu’il a bien des jambes de feu cet hiver avec un quasi copié-collé. Sans élan, sur une passe ratée de Geoffrey Doumayrou, son démarrage depuis sa ligne de touche dépose un Finn Russel - dont le calvaire ne fait que débuter… - et enrhume un autre vis-à-vis, avant de laisser Stuart Hogg, meilleur joueur du Tournoi depuis deux ans, le nez dans le gazon pour planter le premier essai du match sous les poteaux (0-7, 4e).
Ils ont perdu le fil...
Les partenaires de Guilhem Guirado ne pouvaient pas rêver meilleure entame. Que l’excellent ballon gratté au sol par Wenceslas Lauret conforte avec la première pénalité de Maxime Machenaud (0-10, 10e). Sauf qu’à l’éclat retrouvé de l’attaque, symbolisé par le dragster Thomas, ne répond plus la rigueur en défense, "première brique" de l’ère Brunel, si enthousiasmante face aux Irlandais. Machenaud explose à l’impact et, comme Thomas, Sean Maitland signe son septième essai international (7-10, 14e).
Mais enfin cette équipe de France, portée par une très efficace et très complémentaire troisième ligne Lauret-Tauleigne-Camara, impose son jeu, avants et arrières balayant la largeur du terrain, non pas pour se faire des passes, mais bien pour trouver cet espace et ce surnombre qui profite à… Thomas. En bout de ligne, l’ailier tape à suivre et, c’est un signe, profite du rebond qui trompe le dernier défenseur écossais, mais envoie le Racingman au doublé sous les poteaux (7-17, 27e). L’Ecosse, trop inconsistante, souffre surtout de la légèreté de son ouvreur. A multiplier les mauvais choix (3 touches non trouvées !), un Finn Russel, déjà recadré après le naufrage de Cardiff, plombe le XV du Chardon. Qui trouve pourtant le moyen de réduire à nouveau l’écart par Huw Jones, qui déchire une défense tricolore autrement moins inspirée qu’il y a une semaine (14-17, 33e).
La nouvelle pénalité que passe Machenaud juste avant la pause (14-20, 40e+2) sera aussi la dernière du n°9, nouvelle victime de l’hécatombe à la charnière, qui doit céder sa place, blessé à une épaule, à Baptiste Serin.
Comme si le chat noir était de retour. Sauf que la malchance n’est pour rien dans la faillite des visiteurs au retour des vestiaires. Lionel Beauxis, plutôt à l’aise jusque-là sans être non plus renversant, va symboliser cette bascule en passant de la chistera à un en-avant atroce au cœur de l’effondrement tricolore (65e). Une seconde période sans essai, mais qui va faire le bonheur du Clermontois Greig Laidlaw (44e, 49e, 61e, 65e, 71e, 77e), auteur de 18 de ses 22 points du jour sur les pénalités accumulées par des Français aux intentions de jeu gâchées par tant d’indiscipline: Serin, Iturria ou encore Camara… tous ou presque vont se fourvoyer, sans que le banc ne provoque aucune réaction, et gâcher un avantage au score qu’ils auront préservé jusqu’à dix minutes du coup de sifflet final pour encaisser un 12-0 fatal. Synonyme de nouvelle défaite tristement logique face à la cinquième nation mondiale d’un XV de France (10e), promis désormais à un match pour éviter la cuillère de bois dans quinze jours, à Marseille, face à l’Italie.
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(*) Les Bleus n'ont plus gagné un match depuis le succès à l'arraché, après 100 minutes de jeu, face au pays de Galles (20-18) en clôture du dernier Tournoi le 18 mars dernier.