Il faisait trop chaud pour le "show", sans doute. Programmé en milieu de journée, histoire de laisser Sa Majesté Roger Federer à la fraîche en soirée, le choc du 2e tour de l'Open d'Australie entre Novak Djokovic et Gaël Monfils n'a pas tenu toutes ses promesses. Plus de 40°C au soleil, c'était certainement trop pour deux joueurs en manque de compétition et, à ce petit jeu, c'est le Serbe qui s'en est le mieux sorti, malgré un bon début de match du Français (4-6, 6-3, 6-1, 6-3 en 2h45 de jeu). 

"Nous avons souffert tous les deux, a confié Djokovic, à l'ombre, au micro de Jim Courier sur le court. Les conditions étaient très difficiles. On savait que ça allait être un gros challenge pour tous les deux. Gaël est un des meilleurs athlètes de notre sport, il fallait que je m'accroche pour saisir les opportunités. Il n'était pas au mieux à la fin du 2e set." Après un premier set décousu (3-0 double break pour Monfils, 3-3 puis 6-4), Monfils a donc rapidement décroché. Depuis son arrivée à Melbourne, le Parisien, malgré son titre à Doha en début de mois, ne cessait de se décrire "sur un fil", après sa saison 2017. Il en a visiblement payé le prix en cette journée brûlante.

Il y avait aussi deux paramètres à prendre en compte. Un jour, Toni Nadal avait déclaré que, même si Monfils était "le meilleur athlète du circuit", il valait mieux avoir "le physique de Djokovic pour jouer au tennis." Plus endurant, la Serbe a mieux supporté la chaleur australienne, c'est évident. Deuxièmement, c'est tout simplement la 15e fois en autant de rencontres que "La Monf" s'incline face au "Djoker". S'il arrivait à le bousculer par le passé (à Bercy notamment, mais pas seulement), le Français, 39e mondial, n'a plus la clé. On se souvient ainsi de leur demi-finale étrange, à l'US Open, en 2016. A certains moments, Monfils a atteint le même niveau d'impuissance ce jeudi.

C'en est donc fini pour Monfils, qui savait qu'il lui faudrait créer l'exploit sur ce tournoi où il n'était pas tête de série (n°39). Ça n'enlève rien à un début de saison encourageant, sans blessure, surtout. Et Djokovic dans tout ça ? Pour son deuxième match depuis six mois, le Serbe a joué à un niveau très correct. Mais comment va son coude ? Le Serbe l'a admis, il n'est "pas à 100%". "J'ai besoin de foi, et de confiance en moi pour la suite", a-t-il indiqué, honnête. Djokovic continue de s'appuyer sur les ondes positives que lui procure ce tournoi où il s'est imposé à six reprises. Prochaine étape: l'Espagnol Albert Ramos-Vinolas.