Soir après soir, les Phoenix Suns, les Sacramento Kings et les Atlanta Hawks se mordent un peu plus les doigts. Il s'agit des trois franchises qui ont sciemment laissé passer Luka Doncic en juin dernier lors de la Draft 2018. Pire, les Hawks l'ont même échangé avec les Dallas Mavericks, croyant davantage au potentiel du meneur Trae Young. Le Slovène a encore fait des merveilles samedi et donné à ceux qui l'ont éconduit des regrets supplémentaires. Alors qu'il se dirigeait vers une défaite dans le derby contre les Houston Rockets avec une copie brouillonne, Doncic a pris le match à son compte comme un grand et fait plier (107-104) les finalistes de la Conférence Ouest comme... un très grand. 

Menés de 8 points par la bande à James Harden (35 points) et Chris Paul (23 points) à 3 minutes de la fin, les joueurs de Rick Carlisle ont vu leur rookie prendre feu et marcher sur l'eau. Luka Doncic, 19 ans, a ainsi inscrit 11 points consécutifs sans se priver d y ajouter une touche de style. Sur l'un de ses trois paniers à 3 points dans le money time, celui qui a permis aux Mavs de virer en tête, le prodige s'est permis de donner un tour de reins à Clint Capela, puis de placer le step-back dévastateur qui est en train de devenir sa marque de fabrique. 

  Ce qu'il a fait ce soir, c'est unique Rick Carlisle

"Luka a le flair pour les grands moments. Il n'a pas peur, on ne voit pas ça tous les jours. Ce qu'il a fait sur trois minutes ce soir, c'était assez unique", a reconnu son coach Rick Carlisle sur ESPN. L'ancien joueur du Real Madrid, qui a bouclé la rencontre avec 21 points et 7 rebonds n'était lui pas plus emballé que ça par sa prestation... "Je ne jouais vraiment pas bien. Mon match n'était même pas bon du tout. Disons que je suis en confiance, à l'aise, dans les fin de matches, heureusement". C'est précisément ce degré d'exigence et cette maturité développés pendant plusieurs années en Espagne qui font de Luka Doncic un rookie et un joueur à part.

En offrant aux Mavs leur 9e victoire consécutive à domicile, le MVP en titre de l'Euroligue les a replacés dans le top 8 de l'impitoyable Conférence Ouest. Avec une qualification pour les playoffs dans quatre mois et un titre de rookie de l'année (il mène les débats officieux), le Slovène réussirait une prouesse dans la même veine que celle de Ben Simmons, le vainqueur du trophée en 2018. Rendre une équipe qui sort de deux saisons blanches aussi immédiatement performante n'est pas à la portée de tout le monde. Ce qui tombe bien, puisque Luka Doncic n'est pas vraiment "tout le monde".