NBA : Leonard / DeRozan, pour qui la bonne affaire ?
San Antonio a décidé mercredi d’envoyer Kawhi Leonard à Toronto, en échange notamment d’un autre All-Star, DeMar DeRozan. Qui ressort vainqueur de ce trade ?
Pressenti depuis plusieurs semaines, le départ de Kawhi Leonard a finalement été acté ! Free agent en 2019, l’ailier texan, par l’intermédiaire de son clan, a fait fuiter à plusieurs reprises sa volonté de signer à Los Angeles l’été prochain, ce qui n’a pas refroidi les ardeurs des Raptors, bien décidés à tenter un coup de poker. En échange du double DPOY et MVP des Finales 2014 mais aussi de Danny Green, les Spurs récupèrent donc DeMar DeRozan, l’intérieur autrichien de 22 ans Jakob Poeltl ainsi qu’un premier tour de draft 2019, protégé des places 1 à 20. Mais qui de San Antonio ou Toronto est gagnant dans cette échange ? Peut-être bien les deux parties.
San Antonio Spurs
Dans un passé récent, DeMarcus Cousins, alors aux Kings, et Paul George, aux Pacers, ont été tradés pour moins que cela. Ce qu’il faut bien saisir dans l’affaire Kawhi Leonard, c’est que le joueur ne désirait absolument plus porter la tunique texane. A un an de la fin de son contrat et après une saison quasi-blanche marquée par sa vraie-fausse blessure au quadriceps, l’ailier de 27 ans avait la possibilité de partir dans quelques mois sans aucune contrepartie ! Un dénouement auquel se refusait catégoriquement Gregg Popovich et la direction des Spurs.
C’est donc en s’adjugeant un multiple All-Star de 28 ans, DeMar DeRozan, que San Antonio a sauvé les meubles, tout en s’attachant aussi les services de Poeltl, pivot européen apte à écarter le jeu, mais aussi un pick de draft de fin de premier tour. Avec DeRozan, la maison Spurs s’offre surtout l’assurance de rester compétitive à court terme, d’autant que l’arrière est sous contrat jusqu’en 2020 (player option en 2021).
Régulièrement critiqué pour ses performances en Playoffs, qui sait ce que peut devenir le natif de Compton sous les ordres d’un entraîneur du talent de Popovich ? Scoreur doué et régulier en saison régulière (23 pts/m à 45% en 2018), DeRozan n’a jamais passé un vrai cap en post-season et s’il y a bien un homme capable de transformer le talentueux arrière en homme fiable, c’est bien Coach Pop.
Toronto Raptors
Les Celtics, les Lakers ou encore les 76ers : tous étaient sur le coup pour récupérer Kawhi Leonard. Mais aucun n’a offert suffisamment pour contenter San Antonio. Ce sont finalement les Raptors qui ont raflé la mise pour le champion 2014 et Leonard va donc jouer au moins un an au Air Canada Centre avant de lui-même prendre en main son avenir dans douze mois.
Un pari fortement osé de la part des Dinosaures. Mais un pari qui a du sens, après une nouvelle campagne de Playoffs décevante marquée par le sweep face aux Cavaliers en demi-finales de Conférence. Du côté du front office, on ne croyait visiblement plus dans le duo DeRozan-Lowry, et c’est donc le premier qui a été « sacrifié » par les dirigeants. Logique car c’est bien le numéro 10 des Raptors qui possédaient la plus forte valeur marchande.
Maintenant, le défi est connu pour la franchise canadienne : convaincre Leonard de re-signer dans un an. L’été dernier, le Thunder a tenté le même coup avec Paul George et a confirmé l’essai lors de cette free agency en prolongeant PG13. Comme Leonard, l’ex-star d’Indiana était elle aussi annoncée à Los Angeles… Mais les similitudes s’arrêtent là. Toronto ne possède pas de Russell Westbrook dans ses rangs, mais la Conférence Est, soulagée du départ de LeBron James aux Lakers, apparaît plus ouverte et indécise que jamais.
Alors, qui sait comment la situation peut évoluer entre Toronto et le clan Leonard si les Canadiens confirment (enfin) en Playoffs leurs excellentes dispositions de la saison régulière ? Avec l’ancien Spur en bonne santé, les Raptors peuvent nourrir de grosses ambitions à l’Est et pourquoi pas rêver des Finales. Suffisant pour conclure un mariage de raison avec Kawhi Leonard ? Réponse dans un an.