NBA : Le Thunder, un épouvantail contrarié
Après de nombreux balbutiements, Oklahoma City s’est mué en une redoutable machine. Problème, la blessure longue durée d’Andre Roberson vient bousculer de dévorantes ambitions.
Après DeMarcus Cousins, c’est un autre joueur qui a vu sa saison se terminer samedi soir. Et si Andre Roberson est loin de détenir entre les mains le talent de Boogie, son influence sur les résultats de sa franchise est au moins aussi importante que le pivot des Pelicans. Raillé pour sa propension à rater ses lancers francs, l’arrière-ailier du Thunder était sur cet exercice en course pour décrocher un trophée de défenseur de l’année. Rien que ça.
Avec son absence, Oklahoma City doit se ressouder d’abord, se reconstruire ensuite, avec dans le viseur le 9 février et la trade deadline. Un vrai casse-tête pour Sam Presti, le general manager, au moment où le collectif de Billy Donovan tourne à plein régime. Et où OKC est parvenu, après 50 matchs de saison régulière, à accrocher à son tableau de chasse les meilleures équipes de la Ligue.
Formation la plus en forme de la NBA actuellement avec huit succès de rang, dont le dernier en patron contre les 76ers, OKC n’est désormais plus le même outsider au titre sans Roberson. Quatrième défense du championnat, le Thunder doit une grande partie de son imperméabilité au joueur de 26 ans : sans l’arrière sur le parquet, la franchise voit son « defensive rating » gonfler de presque 20 points ! Une augmentation monstrueuse, surtout avec un Roberson chargé chaque soir de museler le meilleur extérieur adverse, dans une Conférence Ouest débordant de talents sur ce poste (Kevin Durant, James Harden, Jimmy Butler, Kawhi Leonard).
Westbrook - George, tandem de choc
Sur les huit victoires du Thunder, le duo All-Star est clairement monté en puissance. Et si l’adversité n’a pas toujours été au rendez-vous dans cette série de succès, OKC a pu compter sur plusieurs partitions de grande classe des deux hommes. Pour le meneur, les chiffres sont éloquents : 29 points, 9 rebonds, 10.3 passes décisives à presque 49% au tir. Quant à PG13, en plus de défendre le fer, l’ancien ailier d’Indiana a retrouvé la mire après un début d’exercice compliqué, avec plus de 23 points de moyenne.
Le troisième larron de la bande, Carmelo Anthony, certes moins en réussite que ses deux compères, fait le job pour assurer au final plus de 65% des points de l’équipe ! Et que dire de Steven Adams, dernier membre du Big Four, dont la rugosité au rebond, l’adresse au shoot et l’âpreté dans les duels ont rendu le Néo-Zélandais indispensable à l’équilibre défensif mais aussi offensif de la franchise. Un quatuor de plus en plus efficace dont la mission sera de faire oublier Roberson sur cette seconde partie de saison, puis en Playoffs. Ce moment où le Thunder tentera de faire peur, une fois de plus.