NBA [J-27] Bientôt du soleil chez les Suns ?
Bonnet d’âne de la Conférence Ouest depuis deux saisons, Phoenix aborde ce nouvel exercice avec un peu plus d’ambition après une draft fructueuse et une free agency pas mal menée.
Trois ans que Phoenix squatte les bas-fonds de l’Ouest. Trois ans que la franchise patiente avant de retrouver un peu la lumière. Trois ans que Phoenix ne dépasse pas les 25 victoires en saison régulière. Après avoir pris leur mal en patience, joueurs, fans et dirigeants espèrent enfin revivre une campagne un poil plus excitante, et force est de constater que les choix faits cet été portent à l’optimisme. Par la draft, les Suns ont mis la main avec leur premier choix sur DeAndre Ayton, et à lui seul, le pivot de 20 ans incarne bons nombres d’espoirs chez les Soleils. Son duo avec l’étincelant Devin Booker, prolongé cet été pour 5 ans et 158 M$, doit devenir l’axe majeur du collectif de l’équipe et l’ancien étudiant d’Arizona doit amener une présence et une alternance sous les panneaux qui a manqué par le passé à Phoenix.
La tuile Booker
Outre Ayton, la draft a aussi permis aux Suns de récupérer l’ailier Mikal Bridges (Villanova) et le meneur français Elie Okobo (Pau-Orthez). Des minutes seront à prendre pour les deux hommes, tant Phoenix possède peu de certitudes dans son jeu et sa rotation. Et pour apporter de la consistance à un roster jeune et très tendre, le management a eu la bonne idée de signer Trevor Ariza. A 33 ans, l’ex-joueur des Rockets doit amener son expérience et sa défense à la plus mauvaise équipe de la Ligue dans ce secteur l’an passé (109.9 pts encaissés / 100 possessions).
Enfin, mauvaise nouvelle de dernière minute, l’opération à la main subie par Devin Booker. L’arrière star des Suns va manquer le training camp de l’équipe et le début de saison. Un retard à l’allumage qui s’accompagne de l’incertitude au poste de meneur puisque le trade de Bandon Kinght, envoyé à Houston en échange de Ryan Anderson, devrait contraindre le nouveau coach Igor Kokoskov à lancer Isaiah Canaan dans le starting five, à moins que le Français Okobo ne soit envoyé au feu pour ses premiers pas en NBA. Dans ce remue-ménage, le sophomore Josh Jackson aura sûrement de plus grandes responsabilités offensives à l’aile après sa fin de saison très encourageante.
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Kokoskov, l'homme de la situation ?
C’est une grande première en NBA : pour la première fois dans l’histoire de la Ligue, un entraîneur né sur le sol européen tiendra les rênes d’une équipe. A 46 ans, le Serbe Igor Kokoskov (naturalisé américain en 2010) bénéficie d’une flatteuse réputation, après de multiples expériences d’assistants dans de nombreuses franchises (Clippers, Pistons, Cavaliers, Magic, Jazz). Surtout, le natif de Belgrade a remporté avec la Slovénie l’Euro 2017 et Kokoskov a le mérite de bien connaître sa nouvelle équipe puisqu’il y a aussi été assistant entre 2008 et 2013.
Avec un effectif loin d’être aguerri à la victoire, sa principale mission sera d’instaurer une culture du succès et du travail à ses jeunes troupes, tout en créant enfin une base défensive solide sur le terrain. Sans grande pression de résultat, ses Suns devront néanmoins commencer enfin à gagner des matchs pour prouver que Kokoskov a l’étoffe pour entraîner une franchise NBA.
Avec son first pick, Phoenix avait l’embarras du choix pour sélectionner une nouvelle pépite et les dirigeants ont décidé de choisir le régional DeAndre Ayton, formé chez les Wildcats, pour continuer leur reconstruction. Le massif pivot originaire des Bahamas (2,15 m, 115 kgs) n’aura pas de concurrence et sera propulsé titulaire dès le début de saison dans une équipe en manque cruelle de puissance et de rebonds les saisons précédentes.
Deux points faibles qui devraient être comblés par Ayton, intérieur athlétique par excellence. Avec sa fac d’Arizona, il a démontré de nombreuses qualités offensives et si son physique ne lui permettra pas de dominer autant en NBA qu’en NCAA, il devrait tout de même rapidement tirer son épingle du jeu dans les raquettes de la Ligue. Réputé pour être trop feignant en défense, il pourra aussi apprendre le métier avec le vétéran Tyson Chandler, DPOY en 2012 avec les Knicks.
Meneurs : Isaiah Canaan, Elie Okobo, Shaquille Harrison, De’Anthony Melton
Arrières : Devin Booker, Troy Daniels, Davon Reed
Ailiers : Trevor Ariza, Josh Jackson, T.J. Warren, Mikal Bridges, George King
Ailiers forts : Ryan Anderson, Dragan Bender
Pivots : DeAndre Ayton, Tyson Chandler, Richaun Holmes
14ème de la Conférence Ouest
Malgré des qualités évidentes dans le roster et une jeunesse dorée qui ne demande qu’à éclore, le groupe emmené par Igor Kokoskov manque encore singulièrement d’expérience et de vécu commun pour espérer survivre dans la redoutable Conférence Ouest. Mais avec son choix de draft à disposition pour 2019 et un roster plein de promesses, la reconstruction de Phoenix semble en bonne voie.