NBA [J-12] Les Wizards, enchantement ou fracas
Si le vestiaire n’explose pas avec l'arrivée de Dwight Howard cet été, Washington a les moyens d’aller beaucoup plus haut que l’an passé.
Moins parler mais plus « performer ». Voilà ce que les fans des Wizards attendront cette saison de leurs protégés. Car la dernière campagne, marquée par une 8ème place décevante en saison régulière, s’est arrêtée dès le 1er tour des Playoffs avec une défaite face aux Raptors (2-4), qui avaient certes le meilleur bilan mais qui se sont fait croquer quelques jours plus tard par les Cavs (0-4). « On doit se concentrer sur le jeu et sur nous. On doit arrêter de parler, ça suffit. Les joueurs et les équipes qui parlent trop sont généralement celles qui ont le moins de succès », a martelé Scott Brooks lors du Media Day.
Un coach qui sera attendu au tournant, notamment en Playoffs, sous peine de prendre la porte. Et l’été dans la capitale a été plutôt intéressant. Pas de départ majeur, si ce n’est celui de Marcin Gortat mais qui a été remplacé par un Dwight Howard qui sort sur une grosse saison statistique avec les Hornets (voir plus bas).
Austin Rivers, capable d’apporter beaucoup d’énergie à la base arrière en sortie de banc, a également rejoint les Wiz. Deux arrivées intéressantes mais qui rajoutent deux gros caractères à un vestiaire qui n’en manquait clairement pas (pour preuve, Markieff Morris a été éjecté dès le 1er match de pré-saison)… On souhaite bon courage à Scott Brooks pour gérer tous les egos, surtout si les résultats ne suivent pas immédiatement.
Mais le potentiel est clairement là avec le recrutement également de Jeff Green, intéressant en sortie de banc par intermittence avec les Cavs, et avec évidemment le duo All-Star dans le backcourt composé par John Wall et Bradley Beal (voir plus bas). Après avoir manqué 41 matchs en saison régulière l’an passé, Wall avait su élever son niveau de jeu en Playoffs (26 points contre 19,4, 11,5 assists contre 9,6) mais cela n’avait pas suffi pour ébranler les Raptors.
Porter et Oubre au révélateur
Titulaire à l’aile, Otto Porter va lui jouer gros cette saison. Non seulement car ce bon shooteur va toucher le plus gros salaire de son équipe (26 M$) cette année mais aussi car il doit absolument faire gonfler ses stats (14,7 points l’an passé). Alors qu’il pourrait parfois évoluer en pivot si Brooks décide de jouer très « small ball », Porter a reçu le feu vert pour se faire plaisir à longue distance. Markieff Morris apportera lui au poste 4 un spacing bien utile pour Howard.
Appelé à être 6ème homme, Kelly Oubre entre lui dans sa dernière année de contrat et visera encore plus de temps de jeu que l’an passé (11,8 points en 27,6 minutes) au sein d’une deuxième escouade également composée par le Français Ian Mahinmi qui espère jouer plus de 15 minutes en moyenne, contrairement à l’an passé. Capables de rivaliser avec les 76ers, les Raptors et les Celtics, les Wizards ont clairement un coup à jouer à l’Est et font figure d’épouvantail. Mais seulement si les egos ne prennent pas le pas sur le jeu…
Jacques Monclar : "L'attente est grande aux Wizards"
Howard, la dernière chance de briller ?
Il aurait pu être le DeMarcus Cousins de Golden State mais il a préféré relever un défi plus intéressant à Washington ! C’est en tout cas ce que Dwight Howard a récemment confié alors que les Warriors étaient intéressés par son arrivée cet été. « Si j’y étais allé, on m’aurait dit : "Ouais, t’as rejoint une équipe qui a déjà gagné". À Washington, la dernière fois que les Wizards ont gagné le titre, c’était à l’époque des Bullets, si je ne me trompe pas. Donc je pense que l’impact serait plus fort pour la ville. »
D’abord échangé aux Nets par les Hornets, Dwight Howard a été libéré dans la foulée pour s’engager avec les Enchanteurs pour deux saisons, dont la première à tout de même 23 millions de dollars et la seconde en « player option ». Son duo avec John Wall, avec qui les pick-and-rolls risquent d’être légion, est très attendu, tout comme ses qualités de défenseur qui sont supérieures à celle de Marcin Gortat, parti du côté des Clippers.
A 32 ans, D12 va disputer sa 15ème saison dans la Ligue. Sa 14ème du côté de Charlotte s’est achevée par des très bonnes states des deux côtés du terrain avec 16,6 points, 12,5 rebonds et 1,6 contre en moyenne. Mais l’objectif collectif n’a pas été atteint avec 10ème place finale à l’Est. En double-double mais incapable de faire gagner son équipe, voilà le bilan de celui qui est considéré par de nombreux observateurs comme un poison de vestiaires et un joueur soucieux avant tout de soigner ses stats individuelles.
Les Wizards peuvent cependant espérer ne plus finir avec Wall comme meilleur contreur de l’équipe comme l’an passé et avoir la 12ème défense dans la raquette de la Ligue avec 45,4 points concédés en moyenne par rencontre. C’est dire si cette arrivée à Washington sera surveillée de près même si Mahinmi risque fort de débuter la saison dans le cinq. En effet, déjà problématiques par le passé, les soucis au dos de l’ancien meilleur pivot de la Ligue lorsqu’il était à Orlando sont de retour et pourraient lui priver du début de saison.
Et dire que Bradley Beal n’a que 25 ans et que ses problèmes physiques semblent derrière lui… L’arrière des Wizards vient en effet de boucler sa première saison à 82 matchs en saison régulière avec plus de 36 minutes en moyenne. Certes, son scoring a un peu baissé (22,6 points l’an passé contre 23,1 en 2016-17) tout comme son pourcentage global aux tirs (46% contre 48,2%) et surtout à longue distance (37,5% contre 40,4%) mais le n°3 reste tout de même sur une très belle saison. Beal a surtout su prendre le leadership lorsque John Wall s’est retrouvé à l’infirmerie entre janvier et la fin mars, lui offrant ainsi une première participation au All-Star Game.
Classé 13ème de la Ligue au niveau des tirs primés inscrits (199) en saison régulière, le natif du Missouri va encore plus mitrailler de loin puisque Scott Brooks attend de lui qu’il prenne 8 ou 9 shoots du parking par rencontre. Et s’il prend feu, attention aux dégâts car rare sont les joueurs aussi difficiles à garder en NBA… Demandez aux Blazers en décembre dernier qui ont été les premiers à assister à un match à plus de 50 points de l’ancien de Florida…
Meneurs : John Wall, Tomas Satoransky, Chasson Randle
Arrières : Bradley Beal, Austin Rivers, Jodie Meeks
Ailiers : Otto Porter, Kelly Oubre, Troy Brown Jr.
Ailiers forts : Markieff Morris, Jeff Green, Jason Smith, Lavoy Allen, Devin Robinson
Pivots : Dwight Howard, Ian Mahinmi, Thomas Bryant
6ème de la Conférence Est
Les Wizards sont très difficiles à pronostiquer cette saison. Entre risques de blessures et une alchimie qui est loin d’être facile à trouver pour Brooks avec autant de gros caractères, la bande à John Wall peut très bien arracher la 3ème place à l’Est comme lutter pour les Playoffs jusqu’au bout comme la saison passée. Les Wiz seront l’une des équipes frissons de cette nouvelle campagne.