NBA [J-1] Les Warriors, le triplé avant de se séparer ?
En quête d’un premier triplé depuis les Lakers au début des années 2000, les Warriors seront encore les grands favoris pour la bague. Avant de changer de visage dans un an ?
L’Invincible Armada de la NBA n’est pas rassasiée ! Va-t-elle pour autant naviguer sur la Ligue comme sur un long fleuve tranquille ? Ça n’était pas le cas l’année dernière et cela ne sera certainement pas le cas cette saison ! Pourtant, les 4 Fantastiques ont été rejoints cet été par un 5ème acolyte : DeMarcus Cousins. Même s’il ne sera pas opérationnel avant quelques mois et qu’il pourrait ne faire qu’une pige en Californie (voir plus bas), le pivot All-Star ne vient pas à Oakland en centre de rééducation… Quatre mois après avoir balayé les Cavaliers en finale, Golden State est légitimement favori à sa propre succession pour tenter de s’adjuger un 4ème titre en 5 ans, mais surtout un 3ème d’affilée. Un exploit qui n’est plus arrivé depuis le « three peat » des Lakers de Shaquille O’Neal et Kobe Bryant entre 2000 et 2002.
Ce n’est pas un hasard si 87% des General Managers ont voté dans ce sens lors du traditionnel sondage de la NBA d'avant-saison. Toutes ses stars sont restées au bercail lors d’un été marqué surtout par un remaniement de son banc avec les départs de JaVale McGee (Lakers), Zaza Pachulia (Detroit), David West (retraite), Nick Young et pour le moment Patrick McCaw, ce dernier ne donnant plus de nouvelles à l’organisation malgré une « qualifying offer ». Dans le sens des arrivées, le Suédois Jonas Jerebko va notamment apporter des tirs primés en sortie de banc alors que le rookie Jacob Evans pourrait profiter de l'éventuel départ de McCaw pour avoir un peu de temps de jeu afin de faire admirer ses qualités défensives.
En attendant le retour de Cousins, Jordan Bell, Kevin Looney et Damian Jones se battront pour les minutes au poste 5, même si Steve Kerr a déjà annoncé que Jones débuterait la saison dans le cinq de départ. Le reste du cinq majeur ne bougera pas d’un iota évidemment avec Stephen Curry, Klay Thompson, Kevin Durant et Draymond Green. Seul ce dernier, gêné au genou gauche, ne semble pas en pleine possession de ses moyens pour peut-être leur dernière saison ensemble tous les quatre. Et on arrive aux trois gros enjeux pour Kerr cette saison : trouver les mots pour motiver ses « Monstars » pendant la saison régulière, en gérant encore les egos des uns et des autres, avant une éventuelle 5ème Finale NBA de suite. Pas la mission la plus compliquée…
NBA Extra spécial Stephen Curry :
Mais il faudra également surveiller les pépins physiques qui ont émaillé la saison passée (notamment pour Curry), même si tout le petit monde s’est finalement retrouvé en forme au meilleur des moments, ce qui n’est pas été le cas des Rockets notamment… Dernier enjeu : ne pas se laisser polluer par les premières rumeurs de départ. Car si Kevin Durant est déjà sur sa « player option » et compte prendre une décision sur son avenir sur la Baie à l’issue de la saison, Klay Thompson entre dans sa dernière année de contrat et Draymond Green dans son avant-dernière. Cousins a lui signé pour une année donc c’est tout le cinq qui pourrait exploser d’ici un an. Kerr est en d’ailleurs bien conscient, lui qui a fait partie, en tant que joueur, des Bulls de 1997-98 qui s’étaient retrouvés un peu dans cette situation.
« J'espère que ce n'est pas notre dernière danse, non. Je pense que la différence avec 98 est que, à l'époque, on allait tous être free agents et on savait tous qu’on allait partir, Phil Jackson y compris. On n’est pas dans la même position, là », a affirmé un coach qui semble désormais tranquille avec ses problèmes de santé. « On va être encore notre principal ennemi, pour Stephen Curry. Cette Ligue est folle, tout change d’une saison à l’autre et rien n’est évidemment garanti. Mais si on fait le boulot quand cela comptera, c’est-à-dire en Playoffs, on ne pourra pas être battu ». Avec un cinq majeur composé peut-être par cinq futurs Hall of Famers, plus un ancien All-Star Andre Iguodala pour rendre de précieux services en sortie de banc, tout comme Shaun Livingston, difficile de ne pas croire le meneur de 30 ans qui réserve encore des tours de magie à l’Oracle Arena…
L'avis de Jacques Monclar sur les Warriors :
Quand allons-nous revoir Cousins en action ?
Certainement l’annonce la plus wtf de l’été ! DeMarcus Cousins, l’un des plus gros caractères de la Ligue mais aussi l’un des joueurs les plus talentueux, a débarqué pour une saison dans la Baie. Le tout pour 5,3 millions de dollars ! Un deal qui a beaucoup fait parler mais qui fait sens ! Evidemment pour Golden State, se retrouver avec un tel pivot est une bénédiction. Un poste qui en plus semblait être son unique point faible, bien que le « small ball » soit en vigueur depuis longtemps là-bas. Pour Cousins, se remettre tranquillement de sa grave blessure, une rupture du tendon d’Achille du pied gauche subie le 26 janvier dernier, dans une telle équipe est également idéal.
Mais « DMC » devra prouver qu’il est capable de retrouver ses stats gargantuesques (25,2 points, 12,9 rebonds, 1,6 interception et 1,6 contre l’an passé avec les Pelicans avant sa blessure) d’ici l’été prochain. Son but est bien sûr de décrocher un contrat max dans quelques mois. Mais où est en sa blessure ? Présent en survêtement lors des échauffements avant les matchs de pré-saison, l’ancienne terreur de Sacramento effectue une bonne partie des entraînements avec le groupe, notamment des 2 contre 3 et des 3 contre 3. Pour autant, pas question de précipiter son retour, estimé par les médias entre la fin novembre et le début de l’année 2019.
Son attitude bon enfant semble très appréciée pour le moment : « Il est génial. Il dégage une super énergie, a déclaré Jordan Bell il y a deux semaines à l’issue d’un match. On aurait dit qu’il jouait avec nous, il parlait, souriait, encourageait les gars, faisait du trash talking avec l’autre équipe… c’était top. » Steve Kerr est lui aussi ravi de son comportement, avec un rôle de mentor pour les plus jeunes, alors qu’il n’aura évidemment pas les mêmes responsabilités que par le passé : « Il prend les choses très sérieusement et veut toujours s’améliorer, a estimé son head coach. Il s’aventure dans un territoire étranger avec notre équipe, un territoire où il ne sera plus l’option n°1 en attaque et un territoire où il n’est pas au top de sa forme donc j’ai beaucoup de compassion pour lui ».
Draymond Green sait très bien qu’il sera rarement le premier cité lorsque les gens parleront des Warriors des années 2010. Mais cela fait déjà bien des années que le bouillant ailier fort a laissé son ego de côté pour se mettre au service du collectif. Cette saison n’échappera pas à la règle même s’il compte bien revenir dans la course pour un trophée qui lui tient particulièrement à cœur : celui de défenseur de l’année. Une récompense qu’il a laissée la saison passée à un certain Rudy Gobert. Non sans amertume puisqu’il clame être sous-estimé en ayant été sélectionné uniquement dans le deuxième meilleur cinq défensif. Une première depuis trois ans pour lui. « C’est probablement un peu de ma faute. Mais je pense qu’aucun votant ne peut me donner cinq défenseurs meilleurs que moi. J’attendrai. »
C’est donc avec le couteau entre les dents que Draymond Green aborde sa 7ème saison avec Golden State. Mais si l’arrivée de Kevin Durant avait quelque peu limité son impact des deux côtés du terrain, qu’en sera-t-il lorsque DeMarcus Cousins sera présent sur les parquets ? Ses stats risquent d’en reprendre un coup, même si son entente avec KD a été manifeste. A 28 ans et à deux ans de la fin de son contrat, le n°23 pourrait être tenté de demander une belle augmentation, lui dont le salaire est à la hauteur de celui de Thompson (17,5M$) mais loin de celui de Durant (26M$) et évidemment de Curry (37M$). L’avenir nous dira si d’éventuelles négociations pourraient mettre à mal l’ambiance très sereine du vestiaire californien…
En attendant, le travail de l’homme à tout faire de Kerr s’annonce très intéressant avec les nombreux mouvements dans le secteur intérieur et des jeunes joueurs autour de lui à faire progresser. Ce qui n’était pas vraiment le cas l’an passé : « Ça ne va pas bien sonner mais on n’avait rien à travailler la saison dernière en fait, a reconnu Green. Rien à faire fonctionner (…). Toute l’année on essayait juste d’arriver au mois d’avril, puis au mois de mai et enfin juin. Mais il n’y avait rien pour allumer cette étincelle. Donc c’était long. » Nouveau contrat ou pas, Draymond Green sera quoi qu’il arrive toujours là pour rendre le quotidien moins monotone devant les médias…
Meneurs : Stephen Curry, Shaun Livingston, Quinn Cook
Arrières : Klay Thompson, Jacob Evans
Ailiers : Kevin Durant, Andre Iguodala, Damion Lee
Ailiers forts : Draymond Green, Kevon Looney, Jonas Jerebko
Pivots : DeMarcus Cousins, Jordan Bell, Damian Jones
1er de la Conférence Ouest
Sans surprise, les Warriors sont favoris à leur succession et à un triplé qui les ferait entrer dans l’histoire de la NBA. La concurrence semble encore loin derrière et l’arrivée de DeMarcus Cousins n’est guère rassurante pour leurs adversaires. La gestion des corps sera encore la priorité en saison régulière pour Steve Kerr qui a un groupe suffisamment étoffé pour régaler encore les chanceux spectateurs de l’Oracle Arena !