Alors que le calendrier s’emballe de nouveau, la blessure de Jordan Amavi, touché à une cuisse vendredi dernier à l’entraînement, tombe mal pour l’OM. Maillon essentiel de l’arrière-garde phocéenne, qui s’est longtemps cherché un patron dans le couloir gauche, l’ancien Niçois est indisponible pour trois semaines au moins et laisse ses partenaires dans l’embarras, sans réelle alternative de choix à son poste.

Contre Rennes, samedi, Rudi Garcia s’est vu contraint de décaler Hiroki Sakai sur le flanc gauche, remplaçant le Japonais à droite par Bouna Sarr, lequel, comme souvent quand il joue les pompiers de service, a pu donner entière satisfaction. "Bouna réalise de très bonnes prestations à ce poste, je pense qu’il a les qualités pour s’y imposer, mais il ne doit pas se relâcher, dixit l’entraîneur olympien ce lundi en conférence de presse. Je sais qu’il a envie de réussir ici. Il a une carrière de bon latéral droit devant lui, même s’il a encore des choses à apprendre."

Le principal intéressé, lui, semble s’être fait à ce rôle défensif. "Aujourd’hui on peut dire que je suis latéral droit, c’est officiel, c’est mon nouveau poste", s’enthousiasme-t-il, estimant que "(s)a morphologie, (s)a vitesse et (s)a capacité à répéter les efforts" lui permettent d’exprimer pleinement ses qualités dans le couloir droit de la défense. "Ce que j’aime, c’est que je peux partir de loin, arriver à pleine vitesse… J’adore me projeter vers l’avant, j’y prends du plaisir et ça correspond bien à mes aptitudes", souffle l’ancien Messin, qui admet que son coach "a eu le nez creux".

Bedimo plutôt que Rocchia

Pas question pour autant de s’enflammer, et de se laisser enivrer par la perspective de rejoindre déjà la Premier League, alors que la rumeur prête à Leicester un intérêt certain sur sa personne. "Ça prouve que je bosse bien et c'est encourageant pour la suite. Si aujourd'hui j'arrive à susciter l'intérêt de ce genre de club, c’est bien, et je ne suis pas insensible à ce championnat. Mais je préfère continuer à progresser ici à l’OM pour le moment." Ceci étant dit, Rudi Garcia l’admet: "On ne pourra pas jouer tous les matches à venir avec Sakai à gauche et Sarr à droite." Aussi le technicien marseillais évoque-t-il l’option Henri Bedimo.

Le Camerounais a joué ce week-end en Bretagne ces premières minutes de la saison sous le maillot phocéen, et l’entraîneur de l’OM de saluer "un grand professionnel et un grand bosseur, toujours prêt à apporter un plus à son équipe". "C’est important que Henri puisse reprendre ses marques", ajoute Rudi Garcia. D’autant que le minot et néo-pro Christopher Rocchia n’est pas encore prêt à ses yeux. "Il doit encore travailler tactiquement, et comprendre ce que j’attends exactement de lui à ce poste, confie l’ancien stratège romain. Il a les qualités offensives mais il faut qu’il gagne en rigueur défensive. Je sais que c’est difficile de jouer dans un des quatre grands clubs français quand on est en formation, mais si nous l’avons fait signer ici, c’est que nous croyons en lui. Je pense qu’il fera un bon latéral, on verra si c’est un bon latéral chez nous mais moi je tiens à le former."

En attendant, Hiroki Sakai, qui "reste rigoureux même s’il faut encore qu’il prenne ses marques offensivement côté gauche", pourra toujours dépanner. Avec un léger doute tout de même pour ce mardi contre Strasbourg puisque l’international nippon souffre d’une entorse de la cheville depuis samedi et le déplacement à Rennes. "On fonctionne avec un effectif a minima", rappelle Rudi Garcia, qui à l’exception de Doria, ainsi, n’attend aucun départ cet hiver. Pas même Henri Bedimo, donc, et surtout pas Bouna Sarr.