Ligue 1 : A Guingamp, le calme (presque) plat
Comme souvent, l’En Avant Guingamp compte bien passer sous les radars cette saison et assurer le plus rapidement possible son maintien, avec cette année un groupe très peu modifié.
Dans un club familial comme Guingamp, les traditions, ça compte. Et dans les Côte d’Armor, la tradition désormais, c’est de se maintenir en Ligue 1. Et pour la sixième année consécutive, l’EAG fera partie de l’élite du football français cette saison. Un sacré accomplissement pour une ville d’un peu moins de 7000 habitants, dont le stade de Roudourou peut accueillir plus du double de personnes (18 000 supporters).
Pour ce nouvel exercice, c’est avec sérieux mais sans pression que l’équipe d’Antoine Kombouaré s’apprête à démarrer son championnat. Car la colonne vertébrale de la formation costarmoricaine est quasiment inchangée et qu’hormis l’imbroglio autour du départ de Jimmy Briand à Montréal, le club rouge et noir du président Bertrand Desplat a vécu un été plutôt paisible. La saison dernière, Guingamp a terminé à une honorable 12ème place, avec un total de 47 points, 10 unités devant la place de barragiste occupée par Toulouse. Quand on vous dit qu’il ne faut pas s’inquiéter.
Arrivées : N.Roux (Metz), C.Traoré (Châteauroux)
Départs : M.Diallo (Nîmes), T. Giresse, C.Grenier (Rennes), T.Guivarch (Cholet), J.Martins Pereira (Lorient)
15 - Comme le nombre de défaite de l’EAG la saison dernière. Le plus faible total de l’équipe depuis son retour en Ligue 1 en 2013.
Guingamp peut-il rêver d’Europe ?
De but en blanc, la question peut prêter à sourire. Mais désormais bien intercalé dans le ventre mou du championnat, l’En Avant n’est finalement pas si loin que cela des places européennes. Lors de l’exercice passé, le club breton a échoué à huit points de la sixième place de Bordeaux. En 2017, c’est en 10ème position que Guingamp avait conclu son parcours. Une progression peut donc être espérée même si plusieurs bémols peuvent enrailler la mécanique de l’EAG.
Le départ attendu de Jimmy Briand évidemment, compensé certes par la signature de Nolan Roux, mais aussi le peu de renouvellement de l’effectif, à double tranchant puisque si les automatismes ne devraient pas manquer en début de campagne, l’accumulation des matchs pourrait essouffler le groupe de Kombouaré. Point positif néanmoins : les dirigeants s’activeraient actuellement sur la piste Ronny Rodelin (SM Caen).
L’an passé, le recrutement hivernal de Clément Grenier avait apporté une bouffée d’oxygène bienvenue aux Bretons, adeptes des bons coups sur le marché des transferts. Il reste un mois à l’EAG pour trouver une perle rare capable de faire un passer un cap aux Rouge et Noir.
La pression est forte sur les épaules de Nolan Roux, pour deux raisons. D’abord car l’ancien attaquant du FC Metz sort de sa meilleure saison dans l’élite, avec 15 buts en 35 matchs, malgré la relégation des Messins. Peut-il faire aussi bien ?
Ensuite car l’ex-Grenat est appelé à remplacer poste pour poste Jimmy Briand à Roudourou, l’un des chouchous du public. Dans le 4-2-3-1 d’Antoine Kombouaré, Roux va devoir se faire violence, lui qui est plus à l’aise avec un autre attaquant à ses côtés comme il l’a démontré à Saint-Symphorien aux côté d’Emmanuel Rivière en deuxième partie de saison. Ce ne sera sûrement pas le cas à Guingamp, où Nicolas Benezet n’a pas le profil d’un vrai avant-centre.
Titulaire à part entière pour la première fois de sa carrière l’an dernier, Marcus Thuram doit maintenant confirmer son nouveau statut. Cela tombe bien, Antoine Kombouaré raffole de son profil et sa place dans le couloir gauche est assurée. Champion d’Europe U19 en 2016 avec un certain Kylian Mbappé, le fils de Lillian a tout pour s’éclater avec l’équipe bretonne. Vif et percutant, le joueur de 20 ans va disputer sa deuxième saison en Ligue 1 avec l’EAG, après avoir fait ses classes avec Sochaux en Ligue 2.
Auteur de trois buts et d’une passe décisive la saison dernière en L1, Marcus Thuram doit encore s’améliorer dans la finition. Un aspect souvent perfectible pour les attaquants de son âge. « Il faut qu’il ait l’âme d’un tueur » disait de lui Antoine Kombouaré en février dernier dans Ouest France. Les attentes n’ont pas changé pour Thuram.
« Maintenant, ils ont l’autoroute devant eux. » Antoine Kombouaré, en parlant des jeunes joueurs de l’effectif amenés à prendre plus de responsabilités après les départs de Briand et Grenier.