Le duel attendu a bien eu lieu dans la patinoire de Gangneung ce mardi mais avec des sommets de dramaturgie encore jamais atteints dans l’histoire de la danse sur glace. Devancés d’un rien la veille par le tandem Tessa Virtue-Scott Moir à l’issue du programme court (81.93 contre 83.67) – avec cette satanée péripétie de la couture arrachée – Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron ont bel et bien touché l’or olympique au terme de leur programme libre patiné sur l’enivrante Sonate au clair de lune de Beethoven…

Sanctionnés alors d’un score de 123.35 quasi parfait et inédit, les deux Français ont ainsi établi un nouveau record du monde en 205.28 points. Un record du monde splendide, méritoire et néanmoins éphémère, battu dans la foulée par une doublette canadienne touchée par la grâce elle aussi. Certes dominés sur leur programme du jour (122.40), Tessa Virtue et Scott Moir ont en effet repoussé à leur tour les limites de la danse sur glace, avec un total ahurissant de 206.07 points. Le prix de l’or olympique. Comme huit ans plus tôt à Vancouver.

A 22 et 23 ans respectivement, Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron de leur côté gardent tout l’avenir devant eux, eux qui participaient là à leurs premiers JO. "C’est vrai, on est jeunes, acquiesçait amer le Forézien, à chaud, sur l’antenne de France TV. On est fiers de notre performance aujourd’hui, on n’aurait pas pu faire mieux. On approche le score parfait en battant le record du monde mais ça ne nous mène pas à la première place, c’est comme ça, c’est le sport… Mais on retient ce beau moment passé sur la glace." Rendez-vous est pris, assurément, pour 2022 et les Jeux de Pékin.