Des galères, Marie Martinod en a connues durant sa carrière. Talent précoce du Club des Sports de La Plagne mais retraitée dès l’âge de 22 ans, la jeune femme au tempérament bien trempé part à la conquête de l’Olympe en 2014, six ans après l’arrêt supposé de sa carrière. Avec le dénouement que l’on sait: une belle médaille d’argent obtenue à Sotchi. Et un nouvel élan pour celle qui affiche également à son palmarès deux Coupes du monde et deux victoires aux Winter X-Games.

Pourtant pour en arriver là, la jeune maman d’une Melirose aujourd’hui âgée de huit ans a enduré bien des épreuves. Un accident de voiture violent qui a failli lui coûter son bras gauche, comme la perte tragique de l’une de ses meilleures amies, la freestyleuse canadienne Sarah Burke, l’une des âmes inspirées qui fut à l’origine de son retour aux affaires. En 2016, toute vice-championne olympique qu’elle est, Marie Martinod perd du reste ses principaux sponsors alors qu’elle rêve déjà de Pyeongchang. Tout est à refaire ou presque. Et la voilà encore une fois au sommet – ou presque – ce mardi.

"J'ai une bonne étoile"

Deuxième des qualifications la veille, la Savoyarde sort un run initial de qualité pour se mettre en confiance (92.20). Une note qui vaut déjà de l’argent et qu’elle améliore encore au prix d’un second passage qui méritait sans doute plus encore (92.60). Son troisième run, inachevé, n’y changera rien – les Américaines Brita Sigourney (91.60) et Annalisa Drew (90.80) demeurant derrière. Et la Canadienne Cassie Sharpe, dotée d’une amplitude inégalée chez les dames et sanctionnée d’un score maximum de 95.80, nettement devant.   

"C’est chouette ! Je ne sais pas ce qui s’est passé… Déjà hier, j’étais très bien sur les skis et c’est toujours un bonheur d’être bien à ce point le jour où il faut", s’émerveillait après coup le rayon de soleil tricolore de ces Jeux, non sans confesser à l’antenne de France TV une fracture du coccyx subie une semaine plus tôt. "J’ai une bonne étoile qui me suit, toujours, et j’essaye de le rendre en étant aimante avec les gens autour de moi car je me sens très chanceuse. Cette médaille n’est pas à moi, elle est à tous les gens qui m’entourent. Merci à vous !" Rarement une médaille d’argent n’avait eu à ce point l’apparence de l’or.