A l’échelle de l’Amérique du Sud, ça s’appelle un "Superclasico". Sauf que l’opposition reine entre les deux géants argentin et brésilien, 105e du nom, manque de saveur lorsqu’elle se dispute, privée de ses bouillants supporters, à des milliers de kilomètres du sous-continent. Et se retrouve privée du talent unique de Leo Messi, dont même Neymar en vient à regretter l’absence en sélection, qui dure depuis le dernier Mondial.

A Djeddah, en Arabie Saoudite, le choc disputé sous une chaleur (31 degrés) il est vrai très humide, a offert un spectacle d’une rare indigence. Où les deux rivaux vont se montrer incapables d’emballer la rencontre, ni même de changer le rythme ronronnant du match. Il y a bien Alisson qui joue avec le feu avec un contrôle approximatif dans sa surface (23e). Mais la seule occasion digne de ce nom, au cours des quarante-cinq premières minutes, vient de Casemiro, dont le centre au second poteau alerte Miranda, totalement esseulé. Il faut sur la frappe en force du défenseur le sauvetage de Nicolas Otamendi sur sa ligne pour éviter l’ouverture du score (28e). Un coup-franc de Paulo Dybala peut bien effleurer la lucarne brésilienne (30e), c’est tout et c’est très peu au terme de ce premier acte.

Et ce n’est pas la seconde période qui risque de sauver les apparences. On n’est pas loin du néant dans le jeu. Alors c’est à nouveau sur coup franc que Neymar, suite à un attentat sur le Parisien par ailleurs plutôt discret, trouve Arthur à l’entrée de la surface pour une reprise de volée, qui fait briller Sergio Romero (70e). Pas moins de sept cartons jaunes illustrent ce jeu totalement haché et sans la moindre continuité. Un autre coup de pied arrêté, signé Casemiro, aurait pu faire la différence après une déviation chanceuse (85e). On avait même prévu une séance de tirs au but pour trouver un vainqueur. Mais un coup de patte de Neymar sur corner et le coup de tête de Miranda, oublié avec Marquinhos au cœur de la surface, va faire basculer le score au bout des arrêts de jeu (1-0, 90e+3). Messi n’a pas raté grand-chose. Si ce n’est l’occasion de sauver sa sélection d’un revers contre l’ennemi historique.