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Euro 2018 de handball masculin : "La France est peut-être un peu moins cotée"
Avant de commenter l'Euro 2018 aux côtés de Thomas Villechaize, François-Xavier Houlet nous présente cette compétition très indécise où les Bleus auront forcément leur mot à dire.
Présentation de la compétition
La Croatie est une terre de handball. Comme en France, ça devrait être un beau mouvement populaire, ce qui est évidemment une très bonne chose pour le hand. La compétition est sur très peu de sites donc ça va limiter les risques également. La Croatie n’a pas accueilli de compétitions internationales depuis 2009. C’était un Championnat du Monde et ça nous avait permis d’assister à l’une des plus belles finales de ce sport entre la France et la Croatie. Les Bleus l’avaient finalement emporté.
Sur la compétition en elle-même, l’Euro est toujours un peu plus compliqué à préparer qu’un Mondial. Surtout que celui-là est le fameux Championnat d’Europe où il y a rien derrière, pas de Jeux Olympiques. Je ne sais pas trop dans quel état seront les équipes. Mais cela risque d’être une réussite sportive et populaire.
Une édition 2018 très intéressante
On est sur un cycle de 5 compétitions par olympiade. Nous, on est des malades au hand (sourire). On joue bien de trop. Donc 5 compét’ tous les 4 ans et tu as cet Euro qui est la seule compétition pour 2018 finalement. Mais cette édition a tout de même beaucoup d’intérêt parce que, sportivement, ça peut être très intéressant entre les nations qui se doivent de ressurgir un petit peu et d’autres qui doivent confirmer. Et puis surtout la Croatie à domicile qui n’a plus gagné depuis très longtemps une compétition et qui va tenter d’aller la chercher celle-là.
Trois grands favoris
Je ne vais pas faire dans l’original mais il y a le champion du monde (la France), le champion d’Europe en titre (l’Allemagne) et le champion olympique (le Danemark). L’Allemagne avait surpris tout le monde il y a deux ans mais elle n’a pas confirmé malheureusement avec seulement une 3ème place aux Jeux de Rio. Cela a été très décevant en début d’année 2017 lors du Championnat du Monde en France avec une élimination dès les 8èmes de finale par le Qatar. Le Danemark reste aussi sur une mauvaise compétition avec également une élimination en 8èmes par la Hongrie.
Et il y a donc la France, championnat du monde en titre, qui fait toujours figure d’épouvantail, même si les retraites de garçons comme Daniel Narcisse et Thierry Omeyer sont un signe fort pour les nations étrangères. De notre côté, on sait qu’il y a la relève mais cela donne aux autres équipes beaucoup d’optimisme (sourire). La France est peut-être un peu moins cotée que les fois d’avant.
Quelques outsiders à surveiller
Avec ces trois-là, on peut évidemment rajouter la Croatie car elle est à domicile et elle n’est jamais très loin. Et il ne faut pas négliger la Norvège qui est vice-championne du monde et qui reste sur de belles perf’. Après, il faudra voir ce que fait une équipe comme l’Espagne qui est en plein renouvellement et qui reste sur une finale de Championnat d’Europe, face à l’Allemagne il y a deux ans. On tourne toujours plus ou moins autour des mêmes mais c’est vrai qu’il y a certaines nations qui doivent absolument se resituer parmi les toutes meilleures, à commencer par la Croatie et l’Allemagne.
Un 1er tour déjà important pour la France
C’est tout sauf original avec un nouveau France-Norvège au programme comme d’habitude. J’ai fait le compte : on est à 12 confrontations sur les 30 derniers mois il me semble. Ce sont évidemment deux équipes qui se connaissent très bien et la 1ère place du groupe sera jouera entre les deux. D’où l’importance d’être prêt pour le 1er match. Car la Biélorussie et l’Autriche, c’est bien plus faible. Cela va être vite expédié.
La relève au niveau des retraités ?
C’est la force et la faiblesse parce qu’on sait pertinemment qu’en termes de qualité, il y a tout ce qu’il faut derrière. Maintenant, en compétition, ce qui compte, c’est être capable de mettre les qualités à l’instant T sur le terrain et de les faire valoir dans des matchs à pression. Tout le questionnement est là. Les jeunes joueurs sont très doués. Maintenant, peuvent-ils devenir des cadres de l’équipe nationale dans des compétitions où chaque match est à enjeu ? Ça c’est un peu l’intérêt de cet Euro. Sachant qu’ils ne seront pas livrés à eux-mêmes et laissés seuls comme des petits poussins. Il y a encore du monde pour les encadrer.
Niko Karabatic va jouer sans doute un rôle différent, un rôle pour le coup de « papa ». On va voir si Vincent Gérard va confirmer qu’il est l’un des tous meilleurs gardiens du monde sans Omeyer devant lui. Ce qui va être intéressant, c’est voir se dessiner un peu le profil des cadres, des 10-12-14 qui vont faire l’équipe de France pour 4-5 prochaines années. Il y a abondance ! En sélection, la problématique, c’est de faire les bons choix et de bien les faire jouer ensemble.
Plusieurs Français en très grande forme
Bien sûr, il y a notamment Dika Mem, l’arrière droit du FC Barcelone, qui est vraiment très bon et qui s’est imposé au Barça avec une facilité déconcertante à seulement 20 ans. Ce n’est quand même pas n’importe où. Il y a aussi Nedim Remili qui est au top au PSG et Valentin Porte qui réalise une première partie de saison absolument phénoménale avec Montpellier et qui reste sur un match d’extraterrestre face à Paris.
Le sacre des filles, une motivation ?
Non, je ne pense pas. Par contre, ce que j’ai trouvé très sympa, c’est que, par rapport au passé, il y a vraiment eu beaucoup de suivi, d’encouragements et de félicitations de la part des mecs. Ils ont regardé et se sont sentis concernés. Mais ça ne sera pas un ressort de motivation.
Le dispositif beIN SPORTS
Cela sera assez similaire de ce qui a été fait sur le Mondial féminin. C’est-à-dire qu’on va en Croatie avec Thomas (Villechaize). On sera aux commentaires sur place avec Xavier Hamel en bord terrain pour les interviews. Fabien Douillard tournera lui un film dans l’intimité des Bleus, à l’image de l’excellent documentaire qu’il a réalisée avec les filles. Il y aura évidemment un plateau à Paris tous les jours. Et si cela se passe très bien et que la France arrive dans le dernier carré, tout le monde débarquera en Croatie. Cela a été marché en Allemagne avec les filles (rires).
Les filles ont retrouvé l'Olympe :