En ces temps de disette, Lucas Pouille ne crachera pas sur ce succès face au 375e mondial à Cincinnati. Surtout quand cette victoire, sa deuxième seulement cette saison en Masters 1000 (pour trois éliminations au 1er tour), a été obtenue face à un ancien n°1 mondial comme Andy Murray (6-1, 1-6, 6-4). "Je suis très content de battre Andy et de passer mon 1er tour ici", a réagi sur le court le n°1 français, qui restait sur une élimination d'entrée à Montréal face au prodige canadien Félix Auger-Aliassime, 17 ans et 133e mondial au moment du match.

Pouille n'avait jamais battu Murray en quatre confrontations, mais l'Ecossais est actuellement loin du joueur qui avait infligé trois corrections au Nordiste en 2016 (6-2, 6-1 à Rome puis 6-1, 6-3 à Shanghai puis 6-3, 6-0 à Bercy). Murray restait sur un forfait à Washington, après un début de tournoi encourageant, puis sur un autre forfait à Montréal, et le Britannique n'est pas apparu dans une très grande forme, surtout dans le premier set où il a connu de très grosses difficultés au service (6 doubles fautes, 14% de points remportés derrière la seconde, 3 breaks concédés). Mais il reste un combattant de tout premier ordre, qui a emmené Pouille dans un match piège où le mérite du Français aura été de ne pas perdre pied, ce qui est déjà ça.

"C'était pas un match facile, mais je suis content de la façon dont je me suis battu du premier au dernier point, explique le Français. Ce n'était pas un très grand match mais c'est important d'avoir gagné". Son bilan statistique n'est pas honteux, bien au contraire (38 coups gagnants à 15), et Pouille aura un 2e tour abordable contre Michael Mmoh (133e) ou Leonardo Mayer (50e). Le but étant d'atteindre les huitièmes de finale, ce qui serait une première pour le n°1 français cette saison en Masters 1000 ou en Grand Chelem. A ce stade pourrait l'attendre un certain Roger Federer.